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Points-clés
- Une crise de goutte est provoquée par la précipitation de cristaux d'urate de sodium dans une articulation chez un patient qui a en général une hyperuricémie. La plupart des patients avec une hyperuricémie n'ont toutefois pas de crise de goutte.
- Une crise de goutte se manifeste par une arthrite aiguë très douloureuse, le plus souvent à la base d'un gros orteil. L'évolution est spontanément favorable en quelques jours chez la plupart des patients.
- Appliquer de la glace sur l'articulation semble diminuer la douleur liée à une crise de goutte. Quand un médicament semble justifié, le choix se porte sur l'ibuprofène ou le naproxène, des antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS), ou sur un corticoïde.
- Quand les AINS et les corticoïdes ont été inefficaces ou sont à écarter, le paracétamol soulage des douleurs modérées, mais son efficacité est incertaine dans cette situation. La colchicine est un dernier recours, d'utilisation délicate.
Traitement à écarter
lors d'une crise de goutte
Aspirine. L'aspirine et les autres salicylés sont à écarter dans la crise de goutte, car ils diminuent l'élimination rénale de l'acide urique.
Coxibs, acéclofénac et diclofénac, piroxicam et ténoxicam. Certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) par voie générale ont une balance bénéfices-risques défavorable : ils ne sont pas plus efficaces que les autres AINS et exposent à un surcroît d'effets indésirables graves. Les coxibs, tels que le célécoxib et l'étoricoxib, exposent à un surcroît d'accidents cardiovasculaires et d'effets indésirables cutanés. L'acéclofénac et le diclofénac par voie orale exposent à un surcroît d'effets indésirables cardiovasculaires et de morts d'origine cardiovasculaire. Le piroxicam et le ténoxicam exposent à un surcroît de troubles digestifs et cutanés.
Association colchicine + tiémonium + poudre d'opium. La spécialité pharmaceutique associant colchicine + tiémonium + poudre d'opium dans un même comprimé est à écarter car le tiémonium et la poudre d'opium risquent de masquer une diarrhée, qui est souvent un signe précoce de surdose de colchicine.
Canakinumab. Le canakinumab, un immunodépresseur, a une efficacité antalgique incertaine dans la crise de goutte non soulagée par les autres traitements, alors qu'il expose à des infections parfois graves et à des réactions d'hypersensibilité.
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©Compétence 4 • Janvier 2021
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"Crise de goutte"
Compétence 4 • 2021 ; 4 (37) : 12-16. > Pdf (réservé aux abonnés)