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L'infection par le virus Sars-CoV-2 justifie d'accompagner les  patients, ainsi que leur entourage, dans la mise en œuvre de précautions  pour éviter de transmettre ce coronavirus. Une surveillance pour  repérer précocement une éventuelle aggravation est aussi justifiée.  Mi-mai 2020, quels sont les principaux signes cliniques connus  d'infection par le virus Sars-CoV-2 cause de la maladie dénommée  covid-19, justifiant une recherche du virus par test PCR ?
Quand elle est symptomatique et "typique", une infection par  Sars-CoV-2 se manifeste souvent par une infection respiratoire aiguë,  avec de la fièvre, de la toux, des expectorations et plus rarement des  difficultés à respirer. Chez certains patients, d'autres troubles  précèdent parfois la fièvre et les troubles respiratoires, voire sont  les seules manifestations cliniques de la maladie. Ainsi parmi les  1 001 adultes âgés de18 ans à 60 ans ayant séjourné sur un navire  militaire français, et dont l'infection par Sars-CoV-2 a été confirmée,  64 % des patients n'ont pas eu de toux, 55 % n'ont pas eu de fièvre, 8 %  ont eu des symptômes sans toux ni fièvre, et 13 % n'ont eu aucun  symptôme. Les autres signes cliniques mentionnés par 36 % à 57 % des  patients ont été, par ordre décroissant de fréquence : une perte de  l'odorat, des maux de tête, une perte du goût, une fatigue, des douleurs  musculaires, une rhinite. Environ 15 % de ces patients ont signalé des  douleurs à la déglutition, une douleur thoracique ou une diarrhée.
En outre, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) français  propose d'évoquer aussi une infection par Sars-CoV-2 chez les adultes et  chez les enfants en présence d'un des signes suivants, surtout quand  ils sont d'apparition brusque : fatigue inexpliquée ; douleurs  musculaires inexpliquées ; maux de tête inhabituels.
Les troubles du goût ou de l'odorat, sans rhinite associée, de  survenue brutale et allant jusqu'à la disparition de ces sens, sont  fréquents chez les patients infectés par le Sars-Cov-2. Dans une étude  chez 417 patients, les troubles de l'odorat sans rhinite sont apparus  avant d'autres symptômes ORL chez 12 % des patients infectés par le  Sars-CoV-2.
Selon une étude menée en France chez des personnes âgées de plus de  70 ans et infectées par le Sars-CoV-2, la fièvre et les troubles  respiratoires sont moins souvent rapportés chez les personnes âgées que  chez des personnes plus jeunes. Chez les personnes âgées, des cas de  covid-19 se sont manifestés par la survenue brutale de : nausées,  vomissements, diarrhées, altération de l'état général, chutes répétées,  syndromes confusionnels, décompensation d'une maladie chronique.
Des pseudo-engelures des extrémités ont été rapportées en France au  cours du printemps 2020, en nombre élevé vu les conditions climatiques.  Quand elles ont été associées à des manifestations cliniques de  covid-19, elles sont survenues tardivement. Par exemple, dans une série  de 84 patients ayant eu des pseudo-engelures, environ la moitié avaient  eu dans les 8 à 15 jours précédents des troubles évocateurs d'une  infection par Sars-CoV-2, peu intenses. Sur la base de ces données, le  HCSP a estimé qu'une pseudo-engelure attire « l'attention », même si un  lien avec la maladie covid-19 n'est pas à ce jour démontré.
Dans un contexte de circulation du virus Sars-CoV-2, ces divers  troubles, à l'exception des pseudo-engelures sans d'autres signes  cliniques, sont des arguments pour effectuer un test diagnostique de  covid-19 par recherche du coronavirus par PCR sur prélèvement de  sécrétions respiratoires, tout en prenant en compte les performances  diagnostiques de ces tests (lire > ICI et > ICI).  Mi-2020, leur sensibilité est moyenne voire faible (avec alors beaucoup  de faux négatifs), notamment quand le test est effectué plus de 7 jours  après le début des symptômes. Aussi, un test négatif ne permet pas  d'exclure en confiance un covid-19, surtout quand les signes cliniques,  voire radiologiques, sont évocateurs d'une telle infection. Au 15 mai  2020, ni le Centre national de référence des virus des infections  respiratoires (CNR), ni les autorités françaises, n'ont publié en détail  les performances des tests validés.
Par ailleurs, les anticorps dirigés contre le Sars-CoV-2 mettant  plusieurs jours à apparaître après le début d'une infection, les tests  sérologiques, dont l'objectif est de rechercher ces anticorps, ne sont  pas utiles dans les premiers jours de l'infection. La Haute autorité de  santé (HAS) française propose de ne pas effectuer de sérologie avant  7 jours en cas de signes de gravité, et pas avant 14 jours en l'absence  de tels signes.
© Compétence 4 • 15 mai 2020
Sources:
    - HCSP "Avis relatif aux signes cliniques d'orientation diagnostique du Covid-19" 20 avril 2020 : 18 pages. > ICI
- BMJ Best Practice "Coronavirus disease 2019 (Covid-19)" consulté le 12 mai 2020. > ICI
- Centre d'épidémiologie et de santé publique des armées  "Investigation de l'épidémie de Covid-19 au sein du groupe aéronaval"  4 mai 2020 : 40 pages. > ICI
- HAS "Place des tests sérologiques dans la stratégie de prise en charge de la maladie Covid-19" 1er mai 2020 : 37 pages. > ICI
- Plaçais L et Richier Q "Covid-19 : caractéristiques cliniques,  biologiques et radiologiques chez l'adulte, la femme enceinte et  l'enfant. Une mise au point au cœur de l'épidémie" Rev Med Interne  2020 ; 41 : 308-318. > ICI
- Watson J et coll. "Interpreting a covid-19 test result" BMJ 2020 ; 369, mise en ligne le 12 mai 2020 : 7 pages. > ICI
Pour en savoir plus :
 ÉPIDÉMIE COVID-19   Des informations pour y voir clair > ICI
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